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Sustainable Shipping for Sustainable Planet

Un transport durable pour une planète durable

24 sept. 2020 - 4 min

La lutte contre le changement climatique représente l’un des principaux enjeux actuels : de l’énergie à la construction en passant par le commerce de détail, pour n’en citer que quelques-uns, tous les secteurs s’engagent pour limiter leur impact sur l’environnement. L’industrie maritime n’est pas en reste, et différents organes de réglementation et de régulation, comme l’Union européenne et l’Organisation maritime internationale, définissent des objectifs visant à limiter considérablement son impact environnemental. Parmi les objectifs clés, une réduction de 70 % des émissions de CO2 par transport1 et au moins 50 % de réduction des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2050.

Entreprise de services « Business to Business to Society », Bureau Veritas accompagne ses clients depuis près de 200 ans pour bâtir un monde de confiance et promouvoir un progrès responsable. En aidant les acteurs de l’industrie maritime et offshore à être en conformité avec les normes et règles industrielles, en axant leur approche sur le transport maritime bas carbone, les experts du groupe permettent à leurs clients et parties prenantes de répondre à des enjeux de société majeurs de la transition énergétique et la protection des ressources naturelles.

La marine, un leader du transport respectueux de l’environnement

L’industrie des transports – qui comprend les compagnies aériennes, les chemins de fer, le transport terrestre et maritime, etc. – occasionne environ 25 % des émissions de CO2 mondiales2. Les navires se démarquent par leurs faibles taux d’émissions (par rapport aux volumes de fret qu’ils transportent), qui représentent à peine 2,7 % des émissions totales de CO2 mondiales3.

L’industrie maritime explore sans cesse de nouvelles manières d’améliorer ses performances environnementales, d’autant plus que le transport maritime devrait connaître une croissance importante au cours des prochaines décennies. À travers le développement de carburants durables, l’utilisation de systèmes de propulsion alternatifs ou encore le soutien à la construction et à l’exploitation de parcs éoliens offshore, l’industrie maritime s’impose comme le fer de lance de la transition énergétique.

Explorer les carburants maritimes propres d’aujourd’hui

Le gaz naturel liquéfié (GNL) est un carburant alternatif désormais courant dans l’industrie du transport maritime. Passer au GNL peut permettre de réduire les émissions de GES sur le cycle de vie jusqu’à 21 %4, car il contient des niveaux de carbone inférieurs à ceux du mazout traditionnel. On constate une augmentation du nombre de navires propulsés par GNL construits chaque année. Aujourd’hui, ils représentent 24 % des commandes dans le monde5.

Le gaz de pétrole liquéfié permet également de diminuer les émissions de carbone, tout en étant facile à manipuler et à stocker. Bien que la production actuelle soit insuffisante pour l’utiliser sur l’ensemble de la flotte mondiale, il fera partie intégrante d’un élan plus général vers la décarbonisation. Le méthanol et l’éthanol présentent un profil similaire au gaz de pétrole liquéfié, à ceci près que les navires qui utilisent ces carburants doivent être conçus et exploités avec une prudence accrue compte tenu de la nature inflammable de ces gaz.

Les experts Bureau Veritas s’appuient sur des recommandations et des règles clés pour évaluer la conception des navires propulsés par GNL et GPL, adapter les navires à l’utilisation du GNL comme carburant et maintenir la sécurité des infrastructures de gaz naturel. Des services de test de carburant sont également proposés afin de garantir le respect des exigences environnementales, quel que soit le carburant choisi.

Fort de son expertise sur la technologie GNL, Bureau Veritas travaille sur de multiples projets partout dans le monde. Le dernier en date ? Le Jacques Saadé, le plus grand porte-conteneurs au monde, tout récemment livré à CMA CGM.

Cap vers des carburants neutres en carbone et zéro carbone

Les biocarburants, y compris le biogaz liquide et le gaz naturel de synthèse6, sont des options de carburants neutres en carbone, développés et testés par des acteurs majeurs de l’industrie maritime. Le biogaz et le gaz de synthèse peuvent être acheminés via des gazoducs GNL et des réseaux de distribution existants, et être utilisés avec les technologies de propulsion actuelles. Cette possibilité rend ces carburants très attrayants, malgré la nécessité d’en garantir la production en masse durable et abordable.

À moyen terme, l’hydrogène, le méthanol et l’ammoniac viendront s’ajouter à la liste des carburants propres destinés aux navires. Ils produisent zéro émission de GES s’ils sont issus d’une source durable et constituent des solutions alternatives, tant pour les moteurs à combustion internes que les piles à combustible. L’ammoniac est déjà largement disponible7, bien que les infrastructures maritimes8 nécessitent d’être davantage développées avant que ce carburant ne soit prêt pour un déploiement global sur l’ensemble de l’industrie. Le transport maritime zéro carbone en eaux profondes nécessite le développement d'une industrie de l'hydrogène basée sur les énergies renouvelables à partir de laquelle des carburants appropriés comme l'ammoniac ou le méthanol peuvent être utilisés pour la propulsion des navires.

Bureau Veritas participe à différents projets industriels collaboratifs visant à déterminer les risques techniques et de sécurité pour les navires propulsés à de nouveaux carburants alternatifs, et à les éliminer.

De nouvelles opportunités pour les batteries et la technologie des piles à combustible

Les chercheurs, ingénieurs, équipementiers et fabricants de l’industrie maritime ont déjà fait d’importants progrès dans le développement des navires à propulsion électrique. Les navires équipés de batteries peuvent être partiellement ou intégralement alimentés en électricité, et plusieurs pays exploitent d’ores et déjà des ferries et des embarcations fluviales électriques. Cette solution est particulièrement recherchée pour les bateaux qui transportent des passagers sur de courtes distances et ceux qui évoluent à proximité des zones à forte densité.

Les piles à combustible représentent elles aussi une technologie prometteuse pour l’industrie maritime. Ces dispositifs compatibles avec un large éventail de carburants bas carbone convertissent l’énergie stockée dans des liaisons moléculaires en énergie électrique utilisable pour alimenter durablement les navires. Si la technologie n’en est qu’à ses prémices, elle peut contribuer à réduire d’environ 30 %9 les émissions de GES pour les bateaux propulsés au GNL – et jusqu’à 100 % pour les navires alimentés à l’hydrogène produit à partir d’une électricité renouvelable.

Pour aider l’industrie maritime à développer ces solutions en toute sécurité, Bureau Veritas a travaillé sur des recommandations portant sur les piles à combustible et les batteries en proposant un cadre relatif à  l’installation et l’utilisation des batteries à bord, et en aidant les propriétaires de navires à cette transition.

Comment les experts maritimes participent au développement des parcs éoliens offshore

Les gouvernements du monde entier recherchent à décarboner leur approvisionnement énergétique en exploitant les énergies naturelles. Depuis quelque temps déjà, des parcs éoliens offshore se sont développés, convertissant les puissants courants qui parcourent les océans en énergie renouvelable pour une myriade de secteurs.

L’industrie maritime joue un rôle important dans le développement de l’énergie éolienne en fournissant les services offshore et les navires de construction nécessaires à l’installation et à l’entretien des parcs éoliens. Ces bateaux sont les plus susceptibles d’utiliser des carburants alternatifs et de produire de faibles niveaux d’émissions.

Pour accompagner ces efforts, Bureau Veritas possède des règles destinées aux navires de service pour parcs éoliens. Par ailleurs, nos experts maritime et offshore ont établi des recommandations dédiées au développement des éoliennes offshore.

S’il n’existe pas encore de solution unique pour éliminer les émissions de GES issues du transport maritime, l’alliance de différentes technologies, carburants alternatifs et sources d’énergie permet de réduire progressivement l’empreinte environnementale de l’industrie. En collaborant avec des acteurs du secteur et en capitalisant sur son expertise et ses connaissances approfondies du secteur, le Groupe Bureau Veritas aide le secteur du transport maritime à mettre le cap vers une nouvelle ère de développement durable.


1 Mesure de la quantité de marchandises/nombre de personnes et la distance de transport parcourue par un navire pendant un trimestre donné
2 Everything You Need to Know About the Fastest-Growing Source of Global Emissions: Transport, World Resources Institute, 2019
3 Decarbonising Shipping: All Hands On Deck, Shell International, 2020
4 Basé sur une évaluation du puits au sillage couvrant une période de 20 ans (potentiel de réchauffement global) et dépendant du type de moteur ; Life Cycle GHG Emissions Study on the Use of LNG as Marine Fuel with Addendum, SGMF, 2020.
5 Par tonnage brut; Clarkson’s Research Shipping Intelligence Weekly, août 2020.
6 Les gaz naturels de synthèse comprennent le méthane de synthèse/gaz naturel de substitution (GNS)
7 La production mondiale d’ammoniac s’élève à environ 180 millions de tonnes par an ; Ammonfuel – an industrial view of ammonia as a marine fuel, Hafnia et al, août 2020
8 Pour la distribution et le ravitaillement de l’ammoniac, et la production d’ammoniac vert
9 En partant du principe qu’un navire est propulsé au GNL, les émissions de GES peuvent être réduites d’environ 30 % par rapport à des moteurs bicarburants GNL traditionnels